Philippe ROCHER, consultant indépendant du cabinet FICEOR.
Intervient auprès de confédérations nationales (Mouvement pour le Planning Familial, Ligue de l’Enseignement - Service Vie Développement et Qualification du Réseau, prestataire dans le cadre de missions auprès des DLA).
A travaillé pendant 20 ans, jusqu’en 2008, pour la Fédération des Amicales Laïques de Loire-Atlantique au poste de responsable financier. Président bénévole de l’association culturelle et sportive « l’Amicale Laïque de Haute – Goulaine » depuis 3 ans.
Bonjour Monsieur Rocher.
Quel est votre rôle auprès de la Ligue de l’Enseignement ? Donnez-nous quelques exemples d’interventions ?
« J'interviens auprès de Confédérations Nationales ou de Fédérations Départementales. Les missions concernent à la fois l’examen de la situation financière et l’étude des méthodes d’organisation. L’objectif est de proposer un accompagnement personnalisé aux structures associatives pour leur permettre d’optimiser leur organisation. Le travail est guidé par une double ambition : sécuriser le fonctionnement et de le rendre plus productif.
Concrètement, les réalisations se traduisent par :
• des préconisations pour s’orienter vers des « bonnes pratiques »,
• des propositions d’action de formation,
• la mise en place d’outils de pilotage. »
Vous avez l’habitude de présenter naturellement le programme SolidaTech au cours de vos interventions, pourquoi ?
« J’observe régulièrement des situations anarchiques concernant les logiciels : gammes hétérogènes, versions différentes selon les postes, absence de licence légale, des choix individuels qui priment sur les choix de la structure, une sélection idéologique des éditeurs... Les raisons sont multiples : méconnaissance des offres, méthode de travail principalement individuelle, absence de stratégie, aprioris ou blocages financiers.
Le programme SoldiaTech est un excellent levier de déblocage face à ces situations. A ce jour, je ne connais pas d’autre programme en France qui s’adresse exclusivement aux associations pour homogénéiser leurs outils tant sur le plan logiciel que matériel. »
Avez-vous des exemples précis de réussites d’utilisation du programme ?
« Les fédérations qui ont décidé d’intégrer le programme ont rattrapé les décalages de versions en permettant aux salariés de mieux travailler en équipe. Une des conditions de réussite a été la mise en place d’actions de formation pour accompagner le changement. C’est particulièrement vrai lorsque ça concerne un nombre important de postes ou un saut de plusieurs versions logicielles. »
Quels sont, selon vous, les besoins les plus importants des associations que vous rencontrez quotidiennement en matière de logiciels et de matériels auxquels le programme peut apporter des réponses ?
« La difficulté principale rencontrée par les associations concerne les logiciels de gestion (paie, comptabilité ou logiciel de facturation). Les produits proposés sont souvent mal dimensionnés et d’un coût très élevé. »
Quelles seraient vos préconisations en tant que professionnel à destination des associations et des fédérations ?
« Il est essentiel de pouvoir travailler en équipe dans la plupart des associations. Avant même de choisir un éditeur ou un logiciel, il est indispensable de faire accepter le principe de "logiciel unique" pour tous les bénévoles ou salariés. Pour cela chaque structure doit analyser sa situation en prenant en compte son environnement interne et externe. Des choix pertinents doivent permettre de disposer des meilleurs outils pour un coût acceptable. »
Avez-vous identifié d’autres besoins éventuels pour lesquels les organisations espèrent des réponses ?
« Un des points faibles rencontrés dans un grand nombre d’organisations est la sécurisation des informations numériques. Le coût de l’acquisition du matériel et des logiciels est toujours considéré comme le coût principal de l’informatique, alors qu’en général les associations possèdent des informations d’une grande valeur. Aujourd’hui il existe de nombreuses solutions sous forme d’équipements ou de services pour répondre à cette problématique. Je considère que ce besoin est prioritaire même s’il est peu exprimé par les utilisateurs.
Il existe aussi des attentes qui apparaissent depuis quelques années en raison des obligations croissantes imposées par les financeurs pour la présentation des comptes rendus financiers. Il existe des éditeurs qui proposent des solutions exclusivement destinées au secteur non marchand mais qui sont pour l’instant peu connus du secteur. »
Merci à monsieur Rocher de nous avoir accordé un moment pour cet échange.
Propos de Philippe ROCHER, reccueillis le 28 février 2012 par Etienne Delorme, Chargé de communication des Ateliers du Bocage.